Après quelques années en PI, je ne veux pas quitter ce fonctionnement, mais il y a des particularités, pourtant largement partagées par les "véritables" cerveaux PI, qui ne me satisfont pas. 

Par rapport à la lecture/écriture (rédaction), je suis tombée sur le fonctionnement DECLIC et ateliers Ecriture de Mallory, et je remets mon cher texte libre fortement en question...:

En classe Freinet/PI un projet fédérateur est l'élaboration du journal de classe: textes libres, compte rendus et petits articles sur la vie de la classe. Très bien, c'est concret, valorisant, collaboratif, je garde.

Les textes libres qui figurent dans le journal sont tous des textes élus au choix de texte. Le texte élu est par la suite corrigé collectivement et sert de base pour le travail du français. Le travail des élèves est donc valorisé et utilisé en classe. Très bien - en théorie au moins.

En pratique je constate: Ne pas avoir un texte élu peut être plus que frustrant pour un élève. Parfois un texte est écrit "avec les tripes" et n'est pas élu, puis un texte totalement anodin du même élève est élu "par défaut" (car il faut bien voter pour lui un jour). 
Est-ce qu'il est nécessaire de passer par le collectif de la classe pour choisir les textes? Pourquoi chaque élève n'apporterait pas son texte préféré au journal? 

 Mais alors, ce texte avec lequel on travail toute la semaine, qui le choisit? En réalité, dans ma classe, je n'arrive pas à faire tout le français avec le texte élu. On le corrige ensemble, puis je fais analyser la phrase-clé, peut-être une recherche de règles. Et voilà. La grammaire, l'orthographe se font en activités détachées. 
Sans renoncer à l'écriture libre, si au contraire ils écrivent tous les jours,  je pourrais utiliser leurs textes pour l'apprentissage des points grammaire/orthographe au programme (j'aurais une "banque de données" bien plus grande). La phrase-clé quotidienne pourrait presque toujours provenir de leurs textes, les dictées flashs aussi?

Avec le fonctionnement traditionnel de PI je n'arrive pas (tout comme les collègues) à "faire de la lecture" de manière satisfaisante. Tous s'accordent  que les élèves lisent des fiches, présentent des livres etc, mais un réel entraînement/apprentissage n'est pas mis en place.
Les ateliers DECLIC me paraissent remplacer avantageusement cette façon de faire. 

Où est la coopération dans tout cela? 

• L'écriture se partage en cours de route, tout comme la lecture
• Le journal est élaboré en classe, même si chacun apporte "son" texte.

D'ailleurs, en mettant l'accent sur le texte libre, le choix de texte et la mise au point collective du texte, je n'ai que peu enseigné la rédaction et jamais de manière efficace. Or, si la maîtrise orthographique a évolué, ce n'est presque pas le cas pour la richesse des textes. 
Donc, si chacun corrige ses textes (avec aide où nécessaire), je libère du temps pour les leçons de rédaction.